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Le premier ensemble de décisions du Conseil de surveillance de Facebook est considéré comme étrange.

Le comité de surveillance de Facebook a formellement examiné ses cinq premières affaires – et les décisions prises sont sans aucun doute captivantes.

Le Conseil de surveillance a décidé d’annuler la suppression du contenu par Facebook dans quatre des cinq cas. Facebook est donc tenu de rétablir ces quatre publications.

Le conseil d’administration a pris une décision inhabituelle concernant un contenu étiqueté comme “discours de haine anti-musulman”. Un utilisateur birman a partagé une image d’un jeune Syrien s’étant noyé en tentant de rejoindre l’Europe en 2015, accompagnée d’un commentaire traduit par Facebook comme suggérant qu’il y a un problème psychologique avec les musulmans.

Alors que Facebook a retiré cette publication en raison de sa règle contre les discours de haine, le conseil a choisi de revenir sur cette décision et de rétablir le contenu. Le conseil a justifié sa décision en citant ses propres traducteurs qui ont indiqué que l’expression “les hommes musulmans ont quelque chose de mal dans leur mentalité” était utilisée.

Des spécialistes ont auparavant critiqué Facebook pour la diffusion de discours anti-musulmans au Myanmar. Néanmoins, d’après le Conseil de surveillance, bien que la rhétorique haineuse à l’encontre des minorités musulmanes soit courante et parfois virulente dans ce pays, les affirmations selon lesquelles les musulmans seraient mentalement instables ou psychologiquement instables ne constituent pas un élément majeur de ce discours.

Il semble que le Conseil de surveillance ne tienne pas compte de la photo de l’enfant, sauf pour reconnaître qu’elle sera marquée avec un avertissement en accord avec la politique de Facebook sur le contenu violent et graphique.

Quand le texte est associé à la photo, le message semble déshumaniser un groupe de personnes pour avoir tenté de fuir la guerre civile en Syrie et l’Etat islamique.

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Eric Naing, qui est le porte-parole du groupe Avocats musulmans pour les droits civils, a communiqué par courriel son avis sur la décision publiée dans Mashable.

Le conseil de surveillance de Facebook a été critiqué pour avoir pardonné la propagation de discours haineux au Myanmar, où Facebook a été accusé d’avoir joué un rôle dans un génocide contre les musulmans. La déclaration de Mark Zuckerberg selon laquelle Facebook ne tire pas profit de la haine est remise en question par la décision du conseil de défendre un message montrant des images choquantes d’un enfant musulman décédé, accompagné d’une légende dénigrant les musulmans. Il semble que le Conseil de surveillance cherche à endosser la responsabilité de Zuckerberg et Sheryl Sandberg. Au lieu de prendre des mesures concrètes pour limiter les discours de haine sur sa plateforme, Facebook a délégué cette responsabilité à un conseil tiers qui a utilisé des méthodes contestables pour protéger des contenus haineux anti-musulmans, contribuant ainsi au génocide.

Les autres choix effectués par le Conseil de surveillance semblent assez simples. Prenons, par exemple, le seul cas basé aux États-Unis examiné par le Conseil. En octobre 2020, un utilisateur a partagé une citation faussement attribuée au ministre allemand de la Propagande Joseph Goebbels. Facebook a supprimé le message. Néanmoins, l’utilisateur a affirmé qu’il avait partagé la citation dans le but de critiquer l’ancien président Donald Trump, et non de propager du contenu haineux.

Le conseil a tranché en faveur de l’utilisateur et a exigé que Facebook rétablisse le message. Cette décision était basée sur deux constatations principales : l’utilisateur avait dit la vérité concernant la citation utilisée pour critiquer Trump et non pour promouvoir un nazi. En outre, le conseil a conclu que Facebook n’avait pas clairement défini ses politiques concernant les individus qualifiés de “personnes dangereuses”.

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Un autre élément de preuve pertinent utilisé par le Conseil de surveillance était les observations faites par les amis de l’utilisateur concernant le poste. Le Conseil a noté que ces observations indiquaient que la citation était utilisée pour critiquer Trump.

Le conseil a critiqué Facebook pour ne pas avoir partagé une liste d’illustrations conformes à ses règles sur les normes communautaires concernant les individus et groupes dangereux. Bien que la décision de la Commission puisse contraindre Facebook à agir, elle a également recommandé une révision de ces règles pour clarifier aux utilisateurs les critères de ce qui est considéré comme “dangereux”.

En plus de cette situation, le Conseil de surveillance a invalidé une décision de Facebook de supprimer une publication en France que l’entreprise avait identifiée comme relevant de sa politique de lutte contre la désinformation liée au COVID-19. Le Conseil a estimé que la publication constituait davantage une critique de la politique gouvernementale qu’un appel à utiliser un médicament potentiellement dangereux pour les utilisateurs de Facebook.

Le Conseil de surveillance a examiné une affaire précédemment traitée par Facebook, où un utilisateur brésilien avait vu son publication sur la sensibilisation au cancer du sein supprimée par erreur par le système de modération automatique d’Instagram en raison de la présence de mamelons féminins. Bien que Facebook ait rétabli la publication avant que l’affaire ne soit soumise au Conseil, celui-ci a quand même décidé de statuer sur la question. Les décisions du Conseil offrent à l’utilisateur une explication des événements, ce qui est considéré comme crucial par le Conseil. De plus, le Conseil a recommandé à Facebook de revoir l’utilisation de sa modération automatisée du contenu.

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La seule fois où le Conseil de surveillance a approuvé la décision de Facebook de retirer un message concernait un contenu qui exprimait de la haine envers le peuple azerbaïdjanais. Le conseil a jugé que ce message enfreignait les règles de la communauté de l’entreprise sur le discours haineux et visait à déshumaniser les Azerbaïdjanais.

Le Conseil de surveillance est une entité autonome qui examine les cas individuels de contenu publié sur les plateformes de médias sociaux de Facebook. En plus de formuler des recommandations pour des changements de politique plus généraux, ses décisions concernant le contenu spécifique sont obligatoires.

Le comité est formé de 20 membres, incluant un avocat spécialisé dans les droits de l’homme, un ancien chef de gouvernement et un cadre d’un groupe de réflexion conservateur. Les usagers ont la possibilité de solliciter le Conseil de surveillance une fois qu’ils ont épuisé les recours internes pour contester les décisions de suppression de contenu sur Facebook et Instagram.

Récemment, Facebook a délégué au Conseil de surveillance le pouvoir de prendre une décision définitive concernant la permanence de l’interdiction de Donald Trump sur la plateforme.

Est-ce que le Conseil de surveillance annulera la décision de Facebook et rétablira Trump sur la plateforme? Il n’est pas certain quand ils rendront leur décision. Cependant, il semble probable que, en se basant sur ces cinq cas, le verdict pourrait pencher en faveur de l’autre partie.

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